jeudi 28 février 2008

mardi 26 février 2008

La mort du loup (Alfred de VIGNY)


Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "

vendredi 22 février 2008

Fade out



Le vide est le plus grand ennemie de l'homme, religion, amour, famille ne font que confirmer cette hypothèse. Le vide nous tue nous écrase et nous affaiblie. Se battre contre lui ne fera que l'agrandir, car tu ne feras que te battre contre toi même seul au milieu de tes murs, tout nu tu te battras, peut être réussiras tu à créer une illusion, un monde plein de règles que tu as instauré et en les quelles tu vas croire. Peut être que tu épouseras un autre monde et que tu te battras pour ses règles, la première solution est plus courageuse.

Certains homme pour combattre le vide ont bâti des empires et on poussé des gens à mourir. Leur nom est resté gravé dans l'histoire, et si il se sont senti fort c'est parce qu'il avaient la force de se battre contre eux même avant de le faire contre les autres. Car ils ont refusé de croire aux illusions et qu'ils ont ont refusé de se mentir à eux même.

Dans notre monde moderne même ces hommes n'auraient rien pu faire, ont nous gave de plaisir virtuels, de masturbation intellectuelle et ceux qui refusent de se plier sont voués à fermer leurs gueules et à errer sur cette terre.

Quand on a la perception du vide le monde devient si ennuyeux, les gens si simples. Moi en premier de la liste. A part les contes pour enfants, les livres deviennent ennuyeux.

alors on cherche une femme, les femmes cherchent des hommes mais au lieu de se libérer du système, dès que les préliminaires sont finies, on assiste à un retour féroce vers le système. C'est magnifique les préliminaires. Enfin, si ça dure. Juste après, commence l'intégration du couple dans le système, le couple veut se montrer et s'affirmer. Sans parler des règles standards à satisfaire, il faut faire si, il faut faire ça. Pourquoi tu ne parles plus ? à quoi tu penses ?
est-ce que tu m'aimes ?
des questions synonymes de peur, la peur d'un retour vers le vide. Après avoir formé un couple le vide est encore plus difficile à gérer, impossible. Il faut vraiment être suicidaire pour l'affronter de nouveau.

la lutte contre sois, le plus magnifique des combat surtout quand on a quelqu'un, elle ne doit pas s'arrêter, pour pouvoir garder cette personne.

En attendant, ce soir je vais en boîte :-)

dimanche 17 février 2008

Dernière peinture de Radiohead

Contact with Radiohead





















Dehors il faisait beau, on entendait le monde qui commençait à bouger comme il le faisait chaque matin et comme il le fera tous les matins. Un pas en dehors du lit et j’y étais. Quand on est jeune sur le chemin de l’école chaque vision est une attraction ; dans cette vie monotone où les cours ne finissent pas et où on se demande souvent à quoi ils servent, voir les vieux faire autre chose, est comme un soulagement quand on sait qu’un jour on sera vieux nous aussi. Ces hommes tiennent le monde, ils décident quand il faut dormir, quand il faut arrêter de jouer, quand manger…..Les vieux sont vraiment intelligents. A nos yeux, les oeuvres qu’ils accomplissaient étaient monumentales : mécaniciens, vendeurs ou instituteurs ils attiraient notre attention et imposaient le respect. Il y avait d’autres œuvres dont le mérite était moindre car on a entendu discrètement d’autre vieux les mépriser, comme le travail d’un éboueur, mais en voyant cet homme accroché d’une seule main à ce carrosse en mouvement en lui ordonnant tantôt d’avancer et tantôt de s’arrêter pour ramasser la poubelle on ne pouvait que le respecter ; Il faut bien avouer qu’il usait d’un pouvoir qu’on ne possédait pas.

Avec le temps on commence à nous habituer à la vie avec les vieux et là on regarde de plus prêt et on s’aperçoit que ce pouvoir dont on était les principales victimes est basé sur des règles que les vieux ont instauré. Et c’est là que le cauchemar de certains commence quand ils voient un vieux transgresser ces règles. C’est à ce point que leur existence peut basculer et qu’ils prennent conscience de l’un des principaux traits de l’humanité qui est l’abus de pouvoirs. Ils passent alors de l’enfant aspirant à être vieux, du modèle créer par les vieux eux même, et œuvrant de toutes ses forces pour satisfaire cette image vénérée à l’opprimé qui passera ce qui lui reste d’enfance, d’existence à subir des abus de pouvoirs car il faisait partie de l’espèce la plus faibles.

Je me rappelle que j’avais réfléchis à tout ça pendant que j’étais encore à l’école primaire, mais pas trop car j’étais attiré par autre chose. La nature. Je vivais dans une petite ville, je n’avais pas de frère, une petite sœur seulement. J’étais le plus âgé donc l’attention était toute sur moi, mais à l’époque ça ne me dérangeait pas du tout. J’aimais la nature, chaque matin d’hivers j’allait tôt à l’école et je regardais le ciel et j’attendais des grues. Je ne sais pas si vous avez déjà pris le temps de voir les grues voler haut dans le ciel dans ces formes géométriques irréelles et que vous avez entendu leur chant féerique, mais moi je l’ai fait très jeune déjà et jamais je n’oublierais ce spectacle. Quand je levais les yeux vers eux le bonheur remplissait mon visage, j’étais fasciné la même fascination que j’éprouve quand je vois passer aujourd’hui une jolie femme à peine maquillée.

Je ne me rappelle pas avoir eu beaucoup d’amis à l’époque, je n’en avais pas besoin et puis ceux qui étaient là étaient trop simples, trop monotones mais je les aimais bien comme même. Je dois dire que j’étais assez connu dans le quartier ; En effet, chaque dessin animé que je regardais j’essayais de le créer dans le monde réel, heureusement d’ailleurs que je n’avais pas vu des films pornos. Chaque semaine je leur créais un nouveau jeu, mon père disait que je le faisais chaque semaine car à chaque fois qu’il commençait à me battre à mon propre jeu moi je le changeais pour ne pas perdre. C’est peut être vrai, après tout je déteste perdre. Et j’avais toujours des problèmes avec les vieux, je me disputais souvent avec eux alors on me traitait d’impoli et d’irrespectueux, car bien que Je n’étais pas avantagé d’un point de vu physique j’avais beaucoup de mal à fermer ma gueule ce qui m’a créé bien des problèmes.

Ces textes que j’écris ne sont nullement à ma gloire personnelle, car dans ma vie comme vous le verrais j’ai pas connu de gloire, au contraire je me suis vite rendu compte que tout ce que j’étais, tous ces moments qui font de moi un être unique, toutes ces pensées que j’ai développé depuis mon âge le plus tendre ne sont que des pensées et que ces moments ne font partie que du passé et que si l’on ne se bat pas comme on sombre dans l’oublie.

Scorpion

Scorpion